PROVIDENCE - CHARLEROI & DUNKERQUE -

PROVIDENCE
Charleroi et Dunkerque, avril 2017
C’est un imbroglio de ponts enjambants les canaux, traits noirs traversant le ciel bas, des usines métalliques défuntes, du béton à étage, vitres cassées et verre pilé, partout de la peinture qui pèle, des tags rageurs, la sirène des pompiers. Et sur les cotés du paysages éreinté, la ponctuation pointue des tendres terrils imbéciles. Toute une partie de la vie semble passée.

En sortant de la ville par le train, la ligne traverse les usines, frôle les passerelles branlantes et les cheminées effilées bouchées. Il y a un arrêt aérien récent posé entre la rouille des industries mortes et la nationale défoncée. Il y a même un Escalator qui hésite, crisse et se réveille miraculeusement à votre approche. On a l’impression d'être arrivé nulle part mais sur le quai fantôme les lettres bleues du nom de la station vous sautent aux yeux en formant le mot: «providence».

Charleroi, cuvette humide, temps gris et long, mais que vont il faire de tout ce passé ?

Série toute récente sur le Nord qui questionne la fin de l’ère industrielle, où les usines à ciel ouvert parlent d’une époque révolue.
Nicolas Joriot